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Impact de l’expérience workplace sur l’expérience collaborateur

Dans leur grande majorité, les bureaux contemporains ne sont guère que des usines de l’information, froides et déshumanisées. Alors qu’ils devraient être des creusets de la création de valeur favorisant la créativité, le partage de l’information et le bien-être des collaborateurs. À l’instar des espaces de coworking, il est essentiel de comprendre aujourd’hui l’impact de l’expérience workplace sur l’expérience collaborateur. Et de repenser l’aménagement des espaces de travail autour de nos cinq sens.

Bureaux « traditionnels » : bonjour tristesse !

Un constat sans appel face aux bureaux dits classiques

À chaque fois que je visite les bureaux d’un client, avec le recul d’un visiteur extérieur, je suis toujours saisi par leur froideur et par le peu d’enthousiasme qu’ils m’inspirent. Nous connaissons tous des maisons, des hôtels ou des cafés dont la décoration, l’agencement, l’ambiance, les odeurs, la lumière, les matériaux, l’atmosphère nous inspirent. Pourquoi pas dans un bureau ?

Je connais bien sûr des bureaux modernes, épurés, colorés, confortables. Mais je ne connais pas de bureaux dans lesquels je resterais longtemps par plaisir. Pourtant, il n’y a aucun intérêt à concevoir des bureaux qui ne suscitent aucun plaisir. Et qui ne répondent à aucune attente collaborateur. Au contraire, le lieu dans lequel nous passons au moins huit heures par jour ne devrait surtout pas être un lieu expiatoire. Or, les bureaux contemporains semblent être volontairement conçus pour que l’on ne s’y sente pas bien.

Une expérience workplace qui désengage et démotive

Et quel triste spectacle pour les yeux ! En matière de couleurs, les bureaux offrent généralement la plus incroyable palette de nuances de gris et de jaunâtre. Dans le meilleur des cas, les couleurs forment un camaïeu pastel qui décline habilement la charte graphique du propriétaire des lieux. Les matériaux sont lisses, froids, impersonnels. Difficile également de satisfaire le toucher. Peu de chance que la peau ne croise du bois véritable, du liège ou du tissu en coton.

Ce n’est pas l’odorat non plus qui fera revenir dans un bureau. Tout est aseptisé. Et ce n’est pas l’odeur de la verdure, du printemps ou plus généralement de la nature qui dérangera les occupants. Ici la qualité de l’air est soufflée, sèche et irritante. L’ouïe est largement sollicitée. Point de musique, de pépiement d’oiseaux ou même tout simplement de silence. Une journée au bureau sera au contraire rythmée par les nuisances sonores : sonneries stridentes de téléphone ou bruits intempestifs de la boite de réception d’e-mails.

Un aménagement des espaces de travail vide d’inspiration

Dans la grande majorité des bureaux contemporains, la décoration n’a fait l’objet d’aucune prise de risques et n’a donc aucune âme. Rien n’est original, rien ne suscite l’étonnement. Tout est morne, terne et froid. A force de consensus, il ne se passe rien. Les bureaux sont dépouillés à l’extrême. Les salles de repos sont souvent des salles vides, avec une machine à café et des sièges inconfortables. L’architecture elle-même est empreinte de cette triste régularité. Les bureaux sont dessinés selon des plans rectilignes. Les postes de travail sont symétriques. La circulation se fait selon des perpendiculaires.

L’environnement de travail ne présente aucun aspect ludique. A trop vouloir éviter le divertissement, à trop vouloir éviter de détourner les salariés de leurs tâches, on a oublié de les tourner vers leurs tâches. Quand la productivité était réglée par la vitesse d’une chaîne, cela ne posait aucun problème. Mais ce qui est vrai pour l’ouvrier à l’usine ne l’est pas pour le collaborateur au bureau. Si rien n’éveille plus l’intérêt, si rien ne suscite plus l’attention, si rien ne stimule plus le cerveau, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est rompu. 

L’impact de l’expérience workplace sur l’expérience collaborateur

Conséquence ? Deux salariés français sur trois considèrent que leur bureau ne favorise pas suffisamment le bien-être ni la créativité (1). En effet, le collaborateur est avant tout un être sensuel. Il est vain de le convaincre que son entreprise est innovante ou porte des valeurs d’ouverture, d’entrepreneuriat ou d’épanouissement professionnel si ses sens lui indiquent le tout le contraire. Si rien dans son environnement de travail ne lui suggère l’originalité ou l’innovation. Et si tout y est triste, industriel et répétitif. Plongés dans un environnement cognitif monotone et déshumanisé, nos sens ne nous incitent pas à l’engagement, à la prise de risque, ni à la prise de parole. L’idée que le lieu de travail ne pouvait être qu’un facteur de démotivation et non un facteur de motivation explique sans doute en partie cette situation. Un risque face à l’arrivée de la génération Y.

En outre, avec la généralisation de l’open space, ces bureaux n’offrent aucune intimité visuelle ni sonore. Empêchant de se sentir à l’aise, de relâcher ses processus de défense. Et donc, in fine, de mobiliser toutes ses facultés cérébrales sur le travail réalisé. C’est d’ailleurs l’un des principaux bénéfices du télétravail que de pouvoir focaliser complètement son attention sur son activité, non sur les autres enjeux du bureau.

Future of work : s’inspirer des espaces de coworking…

Qu’en est-il donc de l’impact de l’expérience workplace sur l’expérience collaborateur ? Les espaces de coworking sont une réelle source d’inspiration. Ils démontrent qu’il existe une voie plus enthousiasmante pour les bureaux. L’organisation symétrique y est remplacée par un désordre savamment mis en scène. Les outils de travail y sont ludiques. Les cloisons de verre y sont remplacées par des séparations digitales. L’aération naturelle remplace la climatisation industrielle.

En outre, ils proposent des zones favorisant l’expression et la créativité. Il faut tapisser les murs de tableaux blancs sur lesquels les collaborateurs pourront s’exprimer, communiquer, modéliser, simplifier, penser sans craintes ni limites. La performance est avant tout une question de passion et de confiance. Passion pour créer, confiance pour communiquer. Et la passion ne peut naître dans un lieu inspiré par Kafka et Orwell. Car, au fond, l’enjeu n’est plus tant d’éviter de divertir les salariés que de rendre leurs tâches plus divertissantes.

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(1) Enquête Harris Interactive pour Gecina, mai 2011