1. Vers une virtualisation totale du poste de travail et une généralisation du remote d’ici 2030

L’évolution des modes de vie, la transition écologique et la digitalisation des relations vont continuer à imposer une dématérialisation et une décentralisation de l’entreprise. Ce au profit de tout un spectre de nouveaux modes de travail remote (homeshoring, travail en écosystème, organisation matricielle, offshoring, multisite, néo nomadisme).

 

Actuellement le plus populaire des nouveaux modes de travail (récemment dopé par la Loi Travail et les mouvements sociaux), le télétravail s’accélère. 71% des Français sont en faveur du travail à distance. Et 17% des Français télétravaillent plus d’une journée par mois. Les bénéfices sont nombreux : amélioration de la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT), de l’équilibre vie professionnelle / vie privée. Mais aussi gain de productivité, réduction de l’absentéisme et réduction de l’impact environnemental.

Ces nouvelles organisations du travail nécessiteront cependant une maîtrise totale de la collaboration et du management au sein de collectifs de travail virtualisés. Si certains outils (comme le tchat, le téléphone, la visioconférence et même, demain, la réalité augmentée ou virtuelle) permettent une communication régulière, ils ne remplacent pas les conditions du travail en présentiel. De nouveaux modes de leadership et de travail doivent encore être inventés.

2. Vers des espaces de travail hyperpersonnalisés pour créer plus de valeur

Future of work : quelles tendances en 2020 ? Les nouveaux modes de travail, l’aspiration à une meilleure QVCT, les nouveaux métiers et les nouvelles contraintes transforment les espaces de travail. Ils doivent désormais s’adapter à leurs occupants. Pour une expérience workplace sur mesure et créatrice de davantage de valeur. 

On estime à 40% le taux de vacance moyen d’un poste de travail en France. Face à ce vide coûteux et énergivore, les nouveaux principes d’aménagement et méthodes d’occupation comme le Flex Office, utilisé par 10% des salariés européens en 2018 (+20% vs 2017), visent à optimiser les surfaces. Tout en répondant aux nouvelles attentes des collaborateurs. De plus, les spécificités de chaque entreprise, chaque métier et chaque collectif de travail marquent la fin du bureau universel et ouvrent l’ère de l’Activity Based Working.

Le bureau n’est plus un simple espace. Il devient une réelle ressource à optimiser pour créer de la valeur. En rapprochant les composantes de la chaîne de valeur, en créant de nouvelles interfaces d’innovation, en favorisant le collaboratif dans un écosystème de plus en plus atomisé. Et en favorisant les comportements business souhaités.

3. Future of work : la tendance vers une expérience collaborateur stratégique s’accélère

Dans l’économie de la créativité qui s’installe, les talents vont devenir une ressource de plus en plus rare, volatile et intermittente. Leurs exigences vont croître plus vite que celle des clients. Maîtriser son expérience collaborateur (de l’onboarding jusqu’au réseau d’alumni, en passant par le sens du travail), c’est sécuriser son accès à une ressource critique. Ce dans un contexte de « guerre des talents« .

La capacité à monitorer l’opinion et la santé mentale des collaborateurs n’est plus un atout. Mais bien une nécessité vitale pour agir, réagir et les retenir. En analysant leur vécu pour leur proposer des actions épanouissantes.

À l’autre extrémité du spectre, l’accélération des innovations et des transformations augmente la charge cognitive des salariés. Ils doivent sans cesse se former et se challenger, pesant de manière significative sur leur santé mentale. La gestion des risques psychosociaux (RPS) va donc rester une priorité élevée de l’agenda des DRH.

4. Vers une organisation et un management toujours plus innovants

Qu’il s’agisse d’organisations apprenantes, agiles, libérées, multi-podulaires, bio-mimétiques, citoyennes, inclusives… les entreprises cherchent des façons différenciantes d’exécuter leur stratégie business pour distancer leurs concurrents. La recherche d’avantages comparatifs se déplace sur le terrain des schémas managériaux et organisationnels.

Le contrat social n’est pas en reste puisque les entreprises recherchent également de nouveaux compromis et de nouvelles logiques sociales. Pour optimiser leur appareil de production et d’exploration, avec notamment les nouvelles organisations du temps de travail (auto-positionnement, temps flexibles, etc.). Celles-ci visent à réaligner les nouvelles attentes des clients, des salariés et des entreprises.

L’entreprise de demain devra également s’adapter à la gestion d’une main d’œuvre protéiformes. Les effectifs et postes uniques seront effacés au profit d’effectifs variés, composés de freelances, CDD, CDI pour toujours répondre aux besoins du client, lui-même de plus en plus fugace.

Le marché voit également émerger de nouvelles classes d’entreprises, notamment les « scale up ». Ces entreprises post start-ups mais pas encore tout à fait PME exigent de réinventer les pratiques de travail, de leadership et de gestion des ressources humaines.

5. Vers une nouvelle entreprise engagée et porteuse de sens (RSE)

Face aux enjeux RSE, et sous la pression des régulateurs et de l’opinion mondiale, les entreprises vont devoir adapter leur stratégie. En intégrant notamment les préoccupations sociales et environnementales à leur raison d’être et à leurs activités. La réussite d’un tel virage suppose que tous leurs collaborateurs s’acculturent, mesurent et comprennent ces enjeux RSE.

Pour mieux comprendre ses clients, développer sa créativité, élargir ses bassins de recrutement et contribuer à un projet de société soutenable, les entreprises doivent avoir la capacité d’intégrer toute la diversité sociale. Elle doivent être inclusives et plus généralement s’inscrire dans une démarche d’entreprise citoyenne. Demain d’entreprise positive.

Future of work : quelles tendances en 2020 et impacts sur la Nouvelle Entreprise ? Dans ce contexte, l’éthique sera pour les entreprises du 21ème siècle ce que la qualité fut pour les entreprises du 20ème siècle : une obsession pour satisfaire le client. Traitement des données, intelligence artificielle (IA), génétique, écologie, robotisation, etc. Tous les métiers et tous les secteurs vont devoir intégrer l’exigence éthique dans leur spectre de compétences.