Le 8 octobre 2010 se tenait le Forum du Télétravail dans le Cantal à Murat. Le parc naturel des volcans d’Auvergne, un charmant village de vieilles pierres blotti entre les volcans et baigné de soleil, un déjeuner sous les pommiers avec vue sur les orgues basaltiques et une superbe abbaye cistercienne, le lieu même où se tenait ce Forum nous rappelait qu’un des atouts majeurs du télétravail est de pouvoir vivre et travailler dans des environnements tels que celui-ci. A l’ordre du jour : des conférences sur le télétravail indépendant, salarié, en réseau et rural. Bref le télétravail dans tous ses états ! Devant une salle complètement acquise à la cause du télétravail, les intervenants – experts, chefs d’entreprise, télétravailleurs – se succèdent pour livrer leur expérience. Résumé des principaux enseignements de cette journée complètement consacrée au travail à distance.
La forme de télétravail la plus répandue dans les zones rurales est sans conteste le télétravail indépendant. Les métiers tels que secrétaire, comptable, designer, consultant marketing, webmaster, etc., s’y prêtent particulièrement bien, ils ne nécessitent en effet pas de contact physique avec le client et la qualité du travail réalisé est facile à mesurer. Mais, si le télétravail indépendant semble très séduisant pour les populations rurales comme en témoigne l’intérêt de la salle, il subsiste des difficultés telles que la prospection de clients, la préparation des outils de communication, le choix du statut juridique et… le recouvrement des impayés. La meilleure façon de surmonter ces difficultés est sans doute de participer à des formations adaptées comme celles que propose Greenworking (contact@greenworking.fr). Le forum du Télétravail aura eu le mérite de mettre en lumière des success stories telles que celles de Caroline, télé-secrétaire d’avocats parisiens. Elle raconte avec enthousiasme son parcours depuis les difficultés d’installation, les doutes sur ses compétences, les factures impayées jusqu’à sa nouvelle vie de télé-secrétaire appréciée et épanouie. Quand vous appellerez votre avocat parisien, ne soyez pas surpris d’être accueilli par une voix agréable et sereine, c’est tout simplement celle d’une télétravailleuse cantalienne.
Autre sujet d’attention : les télécentres. Nous avions déjà évoqué ses intérêts dans notre dernier article sur le forum Green IT, leur succès ne se dément pas. Le télécentre apporte en effet un complément idéal au domicile pour la pratique du télétravail. Le télécentre offre les mêmes avantages que le domicile en matière de proximité tout en rassurant les employeurs sur les conditions de travail. En outre, il permet d’éviter le piège de l’isolement pour les télétravailleurs à temps plein grâce au contact avec les autres télétravailleurs.
Dernier sujet qui a retenu notre attention, la mise en place du télétravail il y a deux ans chez Michelin, racontée par sa coordinatrice, Hélène Martin. Michelin a en effet été un des précurseurs du télétravail salarié dans une grande entreprise (100 000 salariés dans le monde dont 25 000 en France) avec une réflexion sur le sujet qui a débuté dès 2008. Ce projet avait alors pour principal objectif de répondre aux aspirations des salariés, principalement des jeunes salariés, de mieux concilier les « temps professionnels » avec les « temps personnels ». Les règles du jeu sont alors assez simples : le télétravail est limité à deux jours par semaine et l’accord de l’entreprise et du manager est nécessaire. L’opération est un succès, les demandes sont nombreuses et aboutissent à 40 nouveaux télétravailleurs en un an. Le dispositif est certes exigeant et les refus sont nombreux mais le résultat est là : le lien entreprise/salarié est préservé et les télétravailleurs sont moins stressés. Selon Hélène Martin, la bataille du télétravail sera gagnée quand les mentalités auront vraiment évolué.
Nul doute qu’avec des événements de ce type, les mentalités devraient vite évoluer et les Français se rendre compte, à l’instar de leurs homologues étrangers, des intérêts évidents de cette nouvelle forme de travail.