Tandis que la reconnaissance du burn-out s’avère encore compliquée en France (comme en témoigne le débat ayant eu lieu à l’Assemblée Nationale le 24 janvier 2018), il fait son entrée dans la Classification Mondiale Internationale des Maladies (CIM-11) de l’OMS adoptée le 25 mai 2019. L’OMS clôt ainsi le débat, et s’aligne avec le consensus scientifique autour du burn-out, en le reconnaissant comme la conséquence de l’exposition à des facteurs de risques psychosociaux liés à l’environnement de travail (tels que notamment définis en France par le rapport Gollac), et non comme un facteur « influençant l’état de santé ». Dorénavant classifié comme un « phénomène lié au travail ou au chômage », l’OMS reprend en réalité les travaux des psychologues Maslach et Jackson publiés dans les années 80, qui définissaient déjà le burn-out comme un sentiment d’épuisement émotionnel, de dépersonnalisation et de cynisme, ainsi que de réduction de l’accomplissement personnel.
L’avancée semble donc en réalité mineure : en effet, le burn-out n’est, à ce stade, toujours pas considéré comme un trouble médical. Publiés en 1998, Schaufeli et Enzmann identifiaient 132 symptômes pouvant être associés au burn-out, tirant ainsi le constat de son expression différentialiste.
La reconnaissance en tant que maladie professionnelle relève ainsi pour l’heure du cas par cas, posant ainsi le défi majeur de l’identification de critères diagnostics qui permettront de l’intégrer définitivement aux troubles mentaux, comportementaux et neurodéveloppementaux.