Le Plan de Continuité d’Activité, késako ?

Le Plan de Continuité d’Activité (ou Business Continuity Plan), instrument de survie des entreprises en cas de crise, a fait l’objet d’une révision dans de nombreuses sociétés en 2009 et 2010 suite à la pandémie de grippe A (H1N1). Devant l’importance croissante que prennent les PCA dans l’organisation des entreprises, celles-ci s’intéressent de plus en plus au télétravail qui pourrait devenir l’une des solutions essentielles à la continuité d’activité.

Un dispositif stratégique

Le Plan de Continuité d’Activité d’un groupe (gouvernement, collectivité, institution, entreprise, hôpital..) est un document stratégique qui planifie la démarche à suivre en cas de catastrophe ou de sinistre grave afin d’en minimiser les impacts. L’équipe en charge du PCA identifie ses forces et faiblesses en effectuant des tests réguliers, communique et forme le personnel.

Le PCA varie d’un groupe à l’autre mais il intègre généralement :

  • la sécurisation des locaux et des ressources vitales (y compris les outils informatiques et de télécommunication);
  • les plans de protection du personnel (y compris concernant le transport, l’hébergement, les soins qui sont le cas échéant étendus aux familles);
  • les plans d’alerte et de secours;
  • les plans de crise et de reprise d’activité (Cf. résilience) en vigueur;
  • la gestion du risque juridique et assuranciel.

A noter que les PCA sont obligatoires dans certains secteurs, bancaire notamment, et peuvent être encadrés par des réglementations (ISO 27001, Sarbanes-Oxley, Bâle II, Loi de Sécurité Financière, le règlement du Comité de la réglementation bancaire et financière 97-02).

Les cas de crises pris en considération dans le PCA sont multiples mais peuvent être classés dans deux grandes catégories :

  • les locaux sont partiellement détruits ou inaccessibles (catastrophe naturelle, attentats, etc.) ;
  • les employés ne peuvent pas accéder aux locaux (pandémie, grèves des transports, etc.).

Les limites des PCA actuels

Fabrice Humbert, responsable mondial du groupe Business Continuity Plan du Crédit Agricole CIB, nous explique que dans le premier cas, à savoir le scénario de perte d’immeubles, la solution réside dans l’existence de sites de secours, qui sont possédés en interne ou loués auprès de prestataires externes tels qu’IBM. Cette solution présente néanmoins des limites puisqu’il est possible que les sites de secours soient également endommagés ou inaccessibles (en cas de crue par exemple). De plus, étant donné que la majorité des entreprises louent auprès d’un nombre limité de prestataires les mêmes sites de secours, ces derniers ont de grandes chances de ne pas être disponibles en cas de catastrophe touchant plusieurs entreprises, dans un quartier à forte densité tel que Paris la Défense par exemple. A moins que l’entreprise ne dispose de positions de secours dédiées, moyennant un coût supplémentaire.

Le second cas, où les employés ne peuvent pas accéder à l’immeuble de l’entreprise qui lui est intact, ne peut être résolu simplement par la prévision de sites de secours et a fait l’objet d’un regain d’intérêt en 2009, en raison du risque de pandémie de grippe A.

Une situation de pandémie est particulièrement complexe puisqu’elle peut associer à un absentéisme important (pour cause de maladie de l’employé ou de l’un de ses proches) une impossibilité de se déplacer et d’utiliser les transports en commun.  Selon le rapport « Pandémie grippale & ressenti des entreprises » publié par le Haut Comité Français pour la Défense Civile le 01/06/2010, la pandémie de 2009 a été l’occasion pour bon nombre d’entreprises d’actualiser leur PCA. Pour anticiper sur l’activation éventuelle de ces PCA, des indicateurs internes ont ainsi été identifiés et sont suivis, notamment le taux d’absentéisme et la liste des activités essentielles au fonctionnement de l’entreprise.