Le 5 octobre 2010 se tenait à Paris le forum Green IT. Au programme, 2 forums et 20 conférences, dont une spécifiquement consacrée aux problématiques liées au télétravail : « Télétravail, télécentres numériques, formation à distance, quelles SOLUTIONS pour le Développement Durable ? ». Greenworking était là pour vous et vous livre la substance des débats.
Parmi les intervenants figuraient Richard Collin, professeur à l’Ecole de Management de Grenoble et représentant du Cluster Green & Connected Cities et de son programme des Ecocentres 2.0, Denis Guibard, Directeur Développement Durable Produits et Services d’Orange, Nicole Turbé-Suetens, experte auprès de la Commission Européenne et animatrice du réseau d’experts en télétravail Distance Expert, ainsi que Jean-François Perillat, senior manager chez Atos Origin. Notons aussi la présence dans le public de Christian Ollivry, président de l’association ARA21 qui gère le label de télécentres ACTIPOLE21.
Jean-François Perillat nous a livré ses retours d’expérience sur la mise en place du télétravail chez Atos Origin. Celle-ci s’est accompagnée du développement de nouveaux modèles managériaux et d’une évolution de l’espace de travail avec des bureaux non personnalisés. Une seule ombre au tableau : les salariés ne sont pas toujours prêts à franchir le cap et rechignent parfois à utiliser des outils collaboratifs.
Denis Guibard indique pour sa part que le télétravail est pratiqué depuis longtemps dans les filiales d’Orange à l’étranger. En France, les salariés ont accès au haut débit, aux salles de téléprésence et aux outils collaboratifs que France Telecom a mis en place ; les freins et blocages au développement du télétravail sont donc principalement d’ordre psychologique, les mentalités doivent évoluer.
Richard Collin estime quant à lui que l’essor du télétravail accompagne en fait la mutation du mode de fonctionnement des entreprises : les gens deviendront de plus en plus « multi-salariés » et le mode de management va évoluer en conséquence. Le nouvel enjeu sera alors de mieux collaborer pour continuer à créer de la valeur, et les télécentres, en permettant aux salariés de travailler en dehors des locaux de leurs employeurs, contribueront à y parvenir en offrant une alternative intéressante au travail à domicile.
Nicole Turbé-Suetens pense, elle aussi, que les télécentres joueront un rôle important dans la considération du télétravail par les entreprises. Les réseaux de télécentres permettront en effet aux salariés de travailler près de chez eux (ou ponctuellement lors de leurs déplacements) et dans de bonnes conditions. Véritables lieux de métissage et de rencontres entre salariés de différentes entreprises, ils devront être toutefois dotés d’espaces de convivialité : le symbole de la « machine à café » est primordial et devra perdurer.
La labellisation des télécentres (à l’image du label Actipole21) a également été évoquée. En effet, celle-ci apporte aux entreprises qui sont parfois perplexes sur la capacité de leurs salariés à travailler à domicile un certain nombre de garanties en termes de conditions de travail.
Labellisation des télécentres, généralisation des outils collaboratifs, évolution des modèles managériaux, les conditions sont enfin réunies pour permettre une réelle démocratisation du télétravail. Gageons, comme l’affirment Pierre Morel-à-l’Huissier et Nicole Turbé-Suetens dans leur dernier livre, que les salariés sont, eux aussi, prêts pour ce changement !