Lundi 22 novembre se tenait à la CCIP 92 un débat sur « l’impact des nouveaux modes de travail sur l’immobilier d’entreprise », dont la première table ronde était intitulée « Entreprise et travail à distance : quelles pratiques pour quels bénéfices ?».
Lors de cette table ronde, Nicole Turbé-Suetens , experte auprès de la Commission européenne, a rappelé la définition du télétravail, telle qu’elle apparait dans l’accord national interprofessionnel du 19 juillet 2005 : « Le télétravail est une forme d’organisation et/ou de réalisation du travail, utilisant les technologies de l’information dans le cadre d’un contrat de travail et dans laquelle un travail, qui aurait également pu être réalisé dans les locaux de l’employeur, est effectué hors de ces locaux de façon régulière. ». Elle en a profité pour insister sur la distinction entre télétravail et travail à distance, ce dernier étant beaucoup plus large puisqu’il inclut par exemple les métiers n’utilisant pas les TIC. Selon Nicole Turbé-Suetens, la France est en retard par rapport aux autres pays dans sa mise en place du télétravail notamment pour des raisons organisationnelle et culturelle. En effet, les processus ne sont pas encore dématérialisés et les managers français ne sont toujours pas prêts à perdre le contrôle visuel sur leurs collaborateurs. Cependant, la tendance observée est plutôt positive puisque l’INSEE a noté que 22% des entreprises déclaraient pratiquer le télétravail en 2008 contre 16% en 2007. Nicole Turbé-Suetens considère qu’à condition d’être bien encadré (notamment par la signature d’un accord d’entreprise), le télétravail est un moyen de rééquilibrer les vies des employés et qu’il peut à terme aboutir à une réduction des coûts immobiliers.
Valérie Simier, Workplace Manager de Cisco Systems France, nous a rappelé à ce propos que l’immobilier est le deuxième poste de dépense des entreprises directement après les salaires. Ce dernier est bien souvent sous-utilisé dans les grandes entreprises : Cisco a par exemple un taux d’occupation de seulement 50% en Europe, 40% au Royaume-Uni et 43% à Issy-les-Moulineaux.
Autre entreprise dont le taux d’occupation était particulièrement faible, Renault, a signé en 2007 un accord d’entreprise sur le télétravail. Eric Couté, Pilote corporate du télétravail, nous a indiqué que celui-ci a été signé par l’ensemble des organisations syndicales. Toutes les catégories d’employés sont visées à l’exception des manutentionnaires, et le télétravail est effectué à domicile sur la base du volontariat, après diagnostic électrique du domicile et validation de la hiérarchie directe. Aujourd’hui, Renault compte 542 télétravailleurs, ce qui représente 3% des effectifs en Ile de France. Le premier pas d’une marche encore longue !